Quand l’Islande secoue l’Eurovision : “Si la Russie a pris la porte, pourquoi laisser Israël chanter ?”

Photo: Corinne Cumming (EBU)

Accrochez vos paillettes : le président du conseil d’administration de RÚVStefán Jón Hafstein, vient d’envoyer une bourrasque venue du cercle polaire droit sur la table de la UER. Dans une tribune publiée par Vísir, le patron du service public islandais exige ni plus ni moins qu’une suspension d’Israël du prochain Concours Eurovision de la Chanson, le temps que les enquêtes internationales sur Gaza rendent leur verdict. En gros : carton rouge pour tout le monde ou pour personne ; merci, au revoir.

Le rappel qui pique

Souvenez-vous : en 2022, la Russie et la Biélorussie ont été éjectées pour cause d’invasion de l’Ukraine. La UER avait alors expliqué qu’autoriser Moscou à concourir « déshonorerait la compétition ». Deux ans plus tard, Hafstein brandit cette phrase comme un drapeau islandais géant : « Même règle, même sanction ». À croire que les Vikings n’ont pas seulement inventé le skyr, mais aussi la cohérence morale.

Menu islandais en trois options (servi très froid)

  1. Exclusion totale d’Israël tant que les allégations de crimes de guerre ne sont pas éclaircies.
  2. Drapeau neutre pour les artistes israéliens, à condition qu’ils affichent publiquement leur soutien aux valeurs d’Eurovision (droits humains inclus, merci).
  3. Clause droits humains ajoutée noir sur blanc dans le règlement, histoire d’éviter les débats “à géométrie variable” à chaque crise géopolitique.

« Un crime n’en annule pas un autre. Les bombes ne deviennent pas plus acceptables parce qu’elles sont accompagnées d’une belle modulation en fa dièse », tacle Hafstein, qu’on imagine volontiers déclamer ça micro en main, confettis au vent.

Panique en loge verte ?

La UER, déjà sous pression après les polémiques de l’édition 2025, devra trancher lors de son assemblée générale de juillet à Londres. Entre les diffuseurs qui réclament la cohérence (RTVE, VRT, RÚV, Yle, RTÉ…) et les sponsors qui préfèrent la pop à la politique, le cocktail s’annonce plus explosif qu’un final au feu d’artifice.

Et le public dans tout ça ?

Sur les réseaux, le hashtag #DoubleStandardVision commence à bourgeonner. Les fans se demandent si la devise “United by Music” ne devrait pas être rebaptisée “United by Politique de L’Autriche”. Pendant ce temps, bookmakers et influenceurs guettent : suspension ou pas, la saga 2026 a déjà son cliffhanger et la série n’a même pas sorti le générique.

Moral(e) de l’histoire

Eurovision n’est plus seulement un concours de notes aiguës et de costumes LED. C’est devenu un thermomètre diplomatique où chaque demi-ton révèle la température éthique de l’Europe. La question n’est plus « qui donnera 12 points à qui ? » mais « qui osera dire que toutes les vies valent le même thrène ? ».

Bref, rendez-vous après l’été : soit Israël chantera sous un parapluie neutre, soit la UER entonnera un remix de “Bye Bye Baby”. Dans tous les cas, préparez le popcorn (ou le skyr) : la finale morale se joue avant même la demi-finale musicale.

Source: Visir

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