L’Autriche défie la tempête: Weißmann mise sur la diplomatie pour sauver l’Eurovision 2026

L’Eurovision 2026 devait être une fête tranquille dans la « ville de la valse ». À la place, Roland Weißmann se retrouve à gérer un dossier qui ressemble plus à un sommet d’urgence à Bruxelles qu’à un concours de chansons. Depuis Vienne, le patron de l’ORF joue les équilibristes: défendre la participation d’Israël, calmer les menaces de boycott de l’Espagne et de l’Irlande, rassurer une EBU en mode panique… et en prime, faire en sorte que le 70ᵉ anniversaire du concours devienne un record historique de participation. Rien que ça.
Pour Weißmann, la ligne est simple et il la répète comme un mantra: « Il s’agit du plus grand show de divertissement du monde, pas de politique ». Sa vision: garder Israël dans la compétition et éviter que le concours se transforme en champ de bataille diplomatique. Et visiblement, il y croit. Même après son voyage éclair en Israël pour rencontrer le président Herzog et les dirigeants de KAN, il assume: « Israël a sa place, point. »
Pendant que d’autres menacent de claquer la porte, l’Autriche, elle, se pose en médiatrice officielle, version Eurovision. Weißmann parle de « temps pour la diplomatie » et promet que les nouvelles règles discutées début décembre à la EBUferont taire les sceptiques. Lesquelles? Il ne dira rien. Suspense total, ambiance James Bond, mais en plus glitter.
Et ce n’est pas tout. L’ORF veut une édition XXL: « Je suis optimiste: nous aurons un nombre record de pays », insiste Weißmann. Bulgare, Roumanie, Moldave… tout le monde semble vouloir revenir. Et quand on lui parle du forcing de Canada pour rejoindre la fête, il répond un enthousiaste « Hurra, hurra – Canada! » qui ferait presque croire qu’il a déjà préparé la feuille d’érable géante.
Côté organisation, les choses bougent aussi vite que les caméras lors d’un quick-change. 90 000 billets seront mis en vente, avec une inscription dès le 24 novembre sur les sites de l’ORF et de l’EBU. Là encore, « transparence totale » promet le directeur. Bon, pour la scène, les animateurs et les détails croustillants, il faudra attendre. Mais Weißmann jure que Vienne fera mieux que Bâle en 2025. Il faut oser. Lui ose.
Et puis il y a les fameuses postcards, ces mini-films avant chaque prestation. L’ORF revient au « back to the roots »: les artistes filmés chez eux, tirés dans des décors autrichiens, le tout transformé en cartes postales collector. L’idée: plus d’émotion, moins de surproduction. En gros, l’Eurovision version madeleine de Proust.
Au passage, l’ORF cherche aussi 800 bénévoles, des danseurs, des chanteurs stand-in, des gens qui parlent plein de langues et sourient plus que Weißmann en conférence de presse. Le casting commence. Et à peine le temps de respirer que « Vienna Calling », la sélection nationale, lance déjà son propre casting pour trouver les 12 finalistes de février.
Au fond, l’Autriche joue son va-tout. Dans 175 jours, Vienne doit prouver qu’elle peut offrir un Eurovision solide, fédérateur et blindé de participants, malgré les crises, les tensions et les boycotts qui flottent dans l’air. Weißmann y croit tellement fort qu’on finirait presque par le croire aussi.
Source: Kurier