Eurovision : la Norvège en a marre des votes télécommandés et exige un grand ménage dans les règles du jeu

Vote stratégique, déséquilibre flagrant entre jurys et télévote, campagnes sponsorisées à coups de Times Square : la NRK tire la sonnette d’alarme. Et elle ne rigole plus.
La télévision publique norvégienne, NRK, en a gros sur le cœur. Et pour cause : après les polémiques sur les résultats d’Israël à l’Eurovision 2025, son chef de délégation Mads Tørklep a fait savoir, lors du dernier conseil de diffusion, qu’il était temps de revoir les règles. Non, pas de supprimer les ballades pleurnichardes ou les tenues à paillettes, mais d’éviter les manipulations de vote à coup de cartes bancaires.
« C’est simple, aujourd’hui, on peut voter vingt fois avec une carte de crédit et vingt fois par téléphone. C’est un open bar du télévote », résume Tørklep. L’homme est cash : quand 80 votes pour Israël viennent de gens qui n’ont même pas vu l’émission, il y a anguille sous le glitter.
Le problème : tout le monde peut faire campagne (sauf toi, petit paysan du Nord)
La goutte d’eau ? L’immense campagne orchestrée par l’État israélien, entre YouTube, réseaux sociaux et écrans géants à Times Square, qui aurait biaisé les résultats. Mais pour l’UER (Union Européenne de Radiotélévision), aucun souci : tant que c’est un État, c’est open bar. Résultat : une vague de 97 plaintes déposées auprès du conseil norvégien.
Et la transparence alors ? LOL, non.
Tørklep a demandé à voir les chiffres du télévote en Norvège pour comprendre. Refus catégorique de l’UER, avec cette réponse d’un autre temps : « Si on publie les chiffres, certains pourraient apprendre à truquer le système. » On se croirait dans une mauvaise série de science-fiction.
La Norvège hausse le ton, mais reste hors de la salle des machines
Le plus ironique ? Le vote sur cette question se fera… sans la Norvège, qui ne siège pas au comité exécutif de l’UER. Pendant ce temps, tout le monde se donne rendez-vous en Croatie à l’automne pour un nouveau sommet. À voir si cette fois, les protestations de NRK feront plus de bruit qu’un refrain suédois.
Source: VG